Pourquoi te déplacer voir un spectacle si tu as l'intention de parler toute la soirée et de ne rien écouter? Et de parler de plus en plus fort à chaque fois que tu sors de la salle et que tu reviens en reniflant et en étant un peu plus instable sur tes talons de 4 pouces?
Et, du coup, me faire pogner les nerfs pendant que j'essaye de me laisser bercer par les envoûtantes mélodies de Dumas...
J'espère que l'horrible monsieur avec qui tu étais t'a payée cher pour que tu lui fasses autant la conversation.
dimanche 14 juin 2009
vendredi 12 juin 2009
Saison 2008 - Épisode 6 Celui avec les danseurs africains...première partie
Intérieur, de soir
C'est vendredi soir à Antananarivo. C'est le 15 de mois, date à laquelle la plupart des salaires sont versés. Les expats savent très bien que les quelques bars de la capitale seront pleins, pleins de ces locaux qu'ils ne voient qu'une fois par mois, le vendredi soir du versement des salaires. Ces vendredis sont toujours différents des autres. Et Amélie se demande bien ce qui l'attend.
La soirée commence au Sud, resto semi-branché, hors du circuit principal. Quelques cliques d'expats le font vivre, dont celle des hauts-placés de la Croix-Rouge. Amélie et I. ne les aiment pas particulièrement. Ils sont dérangés. Plusieurs histoires déplacées et dérangeantes. Elles essayent de les éviter le plus possible. L'un d'eux cependant est Québécois, Étienne, et elles ont appris à mieux le connaître. Et finalement, il semble moins dérangé que les autres. Assez pour qu'elles acceptent de s'asseoir avec lui et sa copine malagasy à leur arrivée au restaurant.
La discussion est sympathique, la copine, Dora, plus allumée que la plupart des pauvres filles fantomatiques qui accompagnent généralement les Blancs. Une certaine complicité s'installe entre Amélie et Dora pendant qu'Étienne et I. discutent des réels pouvoirs de la Croix-Rouge. Amélie attend ce soir-là un appel du musicien et Dora s'amuse à lui donner des conseils sur l'art de faire courir les hommes. Le repas est bon et le vin sud-africain abondant.
La soirée se poursuit de façon traditionnelle au Mojo, premier arrêt obligé du vendredi soir. La place est déjà remplie malgré l'heure peu avancée. Dora présente Amélie et I. à quelques amis qui sont là pendant qu'Étienne commande des mojitos pour tout le monde. Les Malagasy supportent mal l'alcool, Amélie se retrouve entourée de plusieurs qui voient en elle une occasion d'établir un contact avec une Blanche. Une grand classique. Elle les repousse gentiment mais fermement. La musique est bonne, on danse, on discute, on boit. Le musicien arrive enfin, quelques présentations. Dora prend Amélie à part pour la mettre en garde.
Dora: C'est lui ton mec?
Amélie: Oui
Dora: Je sais qui il est. On vient de villages voisins. C'est un musicien très connu.
Amélie: Je sais.
Dora: Fais attention. Laisse-le courir.
Amélie: Pourquoi tu me dis ça?
Dora: Tu es une belle femme intelligente, Amélie.
Amélie: Intelligente, sans doute, belle... (grimace dubitative)
Dora: Si tu veux juste t'amuser, vas-y. Mais sinon...
Amélie: Sinon quoi?
Dora: Je te le dis parce qu'entre femmes, il faut s'aider. Il a une copine. Une Américaine. Ils sont venus sur l'île ensemble il y a trois ans. C'est une musicienne aussi.
Amélie: Je sais de qui tu parles. Mais ce n'est pas une Américaine, c'est une Norvégienne. Ils habitaient ensemble à New-York, mais il m'a dit que c'était fini, qu'elle était avec un autre maintenant.
Dora: Peut-être. Mais faut pas croire un Africain sur ce genre de choses. Je les connais moi.
Amélie: Merci du conseil, Dora, j'en prends bonne note.
Alors que Dora part rejoindre Étienne, le musicien vient vers Amélie et lui tend un verre. Il semble fatigué. Il n'est clairement pas à son premier verre.
Le musicien: I'll do a song. The bar owner asked me.
Amélie: Good!
Le musicien: I know that girl. She's from a village next to mine.
Amélie: I know, she told me.
Le musicien: She's bad. Always with white men...for their money. I don't like her.
Amélie: No kidding...
Et le musicien prend place dans l'espace qui fait office de scène. Et joue de sa guitare. Et improvise une chanson. Sur Amélie. Il sort de scène sous les applaudissements et est pris d'assaut par tous les Malagasy qui viennent de voir une de leurs vedettes en chair et en os. Un petit signe de tête en direction d'Amélie. Amélie sait qu'il ne s'occupera plus d'elle pour de longues heures. Ce n'est pas sa première expérience du genre avec lui.
Elle se dirige vers le bar pour commander un autre mojito. Deux jeunes noirs y sont assis. Ils la regardent depuis un moment. Amélie prend son verre, paye le montant ridiculement bas demandé par la serveuse et se dirige vers la piste de danse. Les deux jeunes la suivent. I. sourit de loin à Amélie sur la piste. La musique américaine s'arrête. C'est l'heure du reggae.
Amélie danse. Se laisse emporter par la musique. Les deux jeunes s'approchent, l'encadrent, dansent avec elle. Amélie sent leur corps ferme et en contrôle contre le sien. Elle est emprisonnée entre eux. L'air est chaud et humide. L'un d'eux se penche se vers Amélie et lui chuchote:
Tu danses comme ça aussi au Dagobert? Tu dois rendre les hommes fous...
Amélie s'arrête. Vient-il de dire «Dagobert»? Comme le bar à Québec? Elle jette un regard interrogatif au jeune homme qui lui sourit....
À suivre...
C'est vendredi soir à Antananarivo. C'est le 15 de mois, date à laquelle la plupart des salaires sont versés. Les expats savent très bien que les quelques bars de la capitale seront pleins, pleins de ces locaux qu'ils ne voient qu'une fois par mois, le vendredi soir du versement des salaires. Ces vendredis sont toujours différents des autres. Et Amélie se demande bien ce qui l'attend.
La soirée commence au Sud, resto semi-branché, hors du circuit principal. Quelques cliques d'expats le font vivre, dont celle des hauts-placés de la Croix-Rouge. Amélie et I. ne les aiment pas particulièrement. Ils sont dérangés. Plusieurs histoires déplacées et dérangeantes. Elles essayent de les éviter le plus possible. L'un d'eux cependant est Québécois, Étienne, et elles ont appris à mieux le connaître. Et finalement, il semble moins dérangé que les autres. Assez pour qu'elles acceptent de s'asseoir avec lui et sa copine malagasy à leur arrivée au restaurant.
La discussion est sympathique, la copine, Dora, plus allumée que la plupart des pauvres filles fantomatiques qui accompagnent généralement les Blancs. Une certaine complicité s'installe entre Amélie et Dora pendant qu'Étienne et I. discutent des réels pouvoirs de la Croix-Rouge. Amélie attend ce soir-là un appel du musicien et Dora s'amuse à lui donner des conseils sur l'art de faire courir les hommes. Le repas est bon et le vin sud-africain abondant.
La soirée se poursuit de façon traditionnelle au Mojo, premier arrêt obligé du vendredi soir. La place est déjà remplie malgré l'heure peu avancée. Dora présente Amélie et I. à quelques amis qui sont là pendant qu'Étienne commande des mojitos pour tout le monde. Les Malagasy supportent mal l'alcool, Amélie se retrouve entourée de plusieurs qui voient en elle une occasion d'établir un contact avec une Blanche. Une grand classique. Elle les repousse gentiment mais fermement. La musique est bonne, on danse, on discute, on boit. Le musicien arrive enfin, quelques présentations. Dora prend Amélie à part pour la mettre en garde.
Dora: C'est lui ton mec?
Amélie: Oui
Dora: Je sais qui il est. On vient de villages voisins. C'est un musicien très connu.
Amélie: Je sais.
Dora: Fais attention. Laisse-le courir.
Amélie: Pourquoi tu me dis ça?
Dora: Tu es une belle femme intelligente, Amélie.
Amélie: Intelligente, sans doute, belle... (grimace dubitative)
Dora: Si tu veux juste t'amuser, vas-y. Mais sinon...
Amélie: Sinon quoi?
Dora: Je te le dis parce qu'entre femmes, il faut s'aider. Il a une copine. Une Américaine. Ils sont venus sur l'île ensemble il y a trois ans. C'est une musicienne aussi.
Amélie: Je sais de qui tu parles. Mais ce n'est pas une Américaine, c'est une Norvégienne. Ils habitaient ensemble à New-York, mais il m'a dit que c'était fini, qu'elle était avec un autre maintenant.
Dora: Peut-être. Mais faut pas croire un Africain sur ce genre de choses. Je les connais moi.
Amélie: Merci du conseil, Dora, j'en prends bonne note.
Alors que Dora part rejoindre Étienne, le musicien vient vers Amélie et lui tend un verre. Il semble fatigué. Il n'est clairement pas à son premier verre.
Le musicien: I'll do a song. The bar owner asked me.
Amélie: Good!
Le musicien: I know that girl. She's from a village next to mine.
Amélie: I know, she told me.
Le musicien: She's bad. Always with white men...for their money. I don't like her.
Amélie: No kidding...
Et le musicien prend place dans l'espace qui fait office de scène. Et joue de sa guitare. Et improvise une chanson. Sur Amélie. Il sort de scène sous les applaudissements et est pris d'assaut par tous les Malagasy qui viennent de voir une de leurs vedettes en chair et en os. Un petit signe de tête en direction d'Amélie. Amélie sait qu'il ne s'occupera plus d'elle pour de longues heures. Ce n'est pas sa première expérience du genre avec lui.
Elle se dirige vers le bar pour commander un autre mojito. Deux jeunes noirs y sont assis. Ils la regardent depuis un moment. Amélie prend son verre, paye le montant ridiculement bas demandé par la serveuse et se dirige vers la piste de danse. Les deux jeunes la suivent. I. sourit de loin à Amélie sur la piste. La musique américaine s'arrête. C'est l'heure du reggae.
Amélie danse. Se laisse emporter par la musique. Les deux jeunes s'approchent, l'encadrent, dansent avec elle. Amélie sent leur corps ferme et en contrôle contre le sien. Elle est emprisonnée entre eux. L'air est chaud et humide. L'un d'eux se penche se vers Amélie et lui chuchote:
Tu danses comme ça aussi au Dagobert? Tu dois rendre les hommes fous...
Amélie s'arrête. Vient-il de dire «Dagobert»? Comme le bar à Québec? Elle jette un regard interrogatif au jeune homme qui lui sourit....
À suivre...
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mercredi 10 juin 2009
Dans l'épisode d'hier...
Intérieur, de soir
Amélie se dit qu'elle parle trop.
Et elle s'endort sur le fauteuil.
Amélie, en fait, ne dit rien.
Et elle va se coucher dans son lit.
Quel endroit merveilleux.
Amélie se dit qu'elle parle trop.
Et elle s'endort sur le fauteuil.
Amélie, en fait, ne dit rien.
Et elle va se coucher dans son lit.
Quel endroit merveilleux.
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