jeudi 29 octobre 2009

Dans l'épisode d'aujourd'hui...

Intérieur, de jour

Amélie a passé une belle soirée hier. Il y avait des jongleurs et des cracheurs de feu sur l'esplanade de la Place des Arts. Mais Amélie et l'Économiste n'y sont pas restés parce que la musique était franchement plate. Ils sont plutôt entrés au Musée d'art contemporain. L'expo temporaire était de qualité inégale, mais ce genre de visite offre une myriade de possibilités:

1- se prendre la main sans être trop artificiel ou forcé.


Économiste:
Non, pas de ce côté, il n'y a rien (Il prend la main d'Amélie).

Amélie:
Viens, on change de salle (Elle prend la main de l'Économiste).


2- frencher dans la salle de projection.

Amélie: C'est drôle les images, on dirait...
Économiste:
Tu disais quoi?
Amélie:
Les deux images, on dirait...
Économiste: On dirait quoi?
Amélie:
C'est plus dur de finir mes phrases avec ta langue dans ma bou...
Économiste:
Ma langue où?

3- rire de la cinquantaine d'étudiants trop hipsters qui prennent des notes et répondent à des questionnaires.


Amélie:
J'espère que tu as pensé à prendre ton cahier de notes.
Économiste:
Nope!
Amélie:
Tut tut! (lui flatte le bras...humm, muscles)
Économiste:
No need. It's all in my head. You can test me later (petite léchouille d'oreille). I'll score high. Promess.


Ce matin, Amélie est crevée, porte les mêmes vêtements qu'hier et ses cheveux vont être une catastrophe. Mais, pour déjeuner, elle a mangé de la croustade aux pommes faite par l'Économiste lui-même. Ça compense pour quelques désagréments.

Économiste: Tiens (sort le plat du four).
Amélie:
T'as fait de la croustade (sourire en coin)?
Économiste:
Ben oui, c'est pas difficile (air vaguement offensé). Je vais sous la douche vite fait.

Et Amélie l'a regardé entrer dans la douche en se disant qu'il avait certainement trouvé une bonne tactique pour impressionner une fille. Ça promet.

mardi 27 octobre 2009

Dans l'épisode d'aujourd'hui...

Intérieur, de jour

Amélie est sous la douche. C'est son endroit de prédilection pour réfléchir. Ses décisions importantes, c'est sous le chaud jet de la douche qu'elle les prend.

Amélie fait un bilan des derniers jours, des dernières semaines, des derniers mois. Elle a beaucoup parlé et s'est beaucoup tue. Mais surtout, elle a aimé. Elle a aimé comme jamais pendant les 12 derniers mois. L'Écossais, le Musicien, le Neuroscientifique. Elle a aussi beaucoup «daté». Le Géographe, l'Australien, l'Ontarien, l'autre Neuroscientifique. Elle en oublie probablement.

Amélie a grandi. Amélie a appris à se connaître. À travers ces hommes, elle a décoré des zones qu'elle croyait détruites. Elle a ouvert des portes qu'elle croyait scellées.

L'amour a occupé une grande partie de ses pensées et de son temps. Au détriment du reste mais en faveur de sa psyché. Peu importe l'avenir, Amélie sait qu'elle peut exister sans se déguiser. Même si elle n'est pas l'élue de l'homme. Même si l'homme ne tient pas ses promesses. Même si le travail de l'homme le transporte ailleurs.

L'eau coule sur son corps. Chaude et rassurante. Rassurante d'un sourire. Rassurante d'un baiser trop long qui coupe le souffle. Rassurante d'une caresse à la fois entreprenante et timide. Rassurante de quelques mots chuchotés. Rassurante d'un regard protecteur.

Amélie peut exister sans se déguiser.


L'Économiste vient d'entrer en piste.

dimanche 18 octobre 2009

Dans l'épisode d'aujourd'hui...

Intérieur, de jour

Amélie vit un dimanche automnal paresseux. Elle est assise sur son lit, la table de lit tirée vers elle. Ses pieds sont un peu froids malgré la couette mauve en boule. Une pile d'oreillers entassés derrière son dos. Sur la table, il y a un portable, une tasse à café, du papier et des crayons. Ça fait du bien.

Amélie a une «date» ce soir. Avec un autre neuroscientifique. Parce que le premier la fait un peu attendre. Et que le deuxième lui est un peu tombé dessus dans les cyber-méandres de la vie. Amélie se demande si c'est éthique. Mais Amélie a besoin d'amour à l'automne. Limite pathétique.

Et le pathétique l'emporte toujours sur l'éthique. Toujours. Amélie est faible.

samedi 17 octobre 2009

Dans l'épisode d'hier...

Intérieur, de soir

Amélie raccroche le téléphone.

Amélie boit quelques gorgées d'un vin rouge qu'elle n'a pas acheté.

Amélie a eu une conversation émotionnellement adulte avec un homme aussi peu émotionnellement adulte qu'elle.

Elle a nommé des sentiments. Elle a énoncé des cadres à l'intérieur desquels elle est à l'aise. Sans fléchir.

Amélie t'avertit: mercredi, c'est ton deadline.