jeudi 23 avril 2009

Dans l'épisode d'aujourd'hui...

Intérieur, de soir

36 heures.

C'est le temps qu'a pris le géographe pour dire à Amélie que malgré la belle soirée qu'ils avaient passée ensemble sous le signe de l'ouverture et du respect, il ne désirait pas poursuivre. Pas assez d'attirance physique.

Par courriel.

Amélie trouvait qu'il avait de la classe. Elle vient de changer d'idée.


Elle enfile sa belle robe et sort emmerder Montréal.

Et elle recommencera vendredi.

Et samedi aussi.

Et en silence, elle pensera Fuck la géographie, le canot et l'escalade.

Peut-être le criera-t-elle.


Laide, laide, comme la vie est laide, laide, car je ne suis pas belle, belle, je suis une poubelle. Laide, laide...

Dans l'épisode d'hier...

Extérieur, de soir

Amélie marche sur la rue Laurier. Elle sort d'un resto bon et pas cher. À côté d'elle, un grand brun frisé, un peu plus blanc que brun, mais ça fait tout son charme: le géographe.

15 minutes plus tôt

Géographe: T'habites où déjà?
Amélie: Je te l'ai déjà dit, dans Hochelaga...

Sourire du géographe.
Sourire d'Amélie, pas trop vite, qui comprend enfin.

Amélie: Tu viens prendre un café chez nous?
Géographe: Avec plaisir.

Il y a de ces rencontres. Des rencontres sans attentes, où Amélie va surtout pour être sympathique. Et à coups de sourires, de rires, de belles histoires, d'intérêts communs, d'intérêts tellement divergents et d'ouverture d'esprit, un fil se tisse.

Le géographe est reparti tard de chez Amélie, mais il est reparti. Une histoire de bulle qui prend de la place. Amélie aurait dormi collée sur quelqu'un, mais elle comprend. Elle a souvent fait la même chose. On se trouve beaux, on se trouve sympathiques, on se fait l'amour, mais on ne reste pas. Ça fait beaucoup en même temps.

Que se passe-t-il quand deux solitaires, sociables, mais bien dans leur espace et dans leur bulle, se rencontrent?

Géographe: Bonne nuit. Je t'appelle.

Dans sa tête, Amélie part le chronomètre: dans combien temps?

Amélie: Ok. Bonne nuit.

samedi 18 avril 2009

Dans l'épisode d'aujourd'hui...

Intérieur, de jour

Amélie corrige les travaux de ses étudiants en écoutant l'album
Hélène de Rock Voisine. Son coloc, en faisant du ménage, a mis la main sur cette vieille cassette.

C'est la première cassette qu'Amélie a achetée avec son argent. Ça fait longtemps. Des tonnes de souvenirs ressurgissent.

Amélie vit un beau samedi matin.

jeudi 16 avril 2009

Dans l'épisode d'aujourd'hui...

Intérieur, de jour

Amélie rigole. Elle vient de recevoir une carte postale. En provenance du Mexique. Une carte postée le 20 décembre 2008 dans laquelle une amie lui souhaite Joyeux Noël et Bonne Année.

Efficace service postal!

mercredi 15 avril 2009

Question(s) existentielle(s) No.7

Pourquoi, malgré tous mes efforts, le cynisme se trouve-t-il partout sur mon chemin?

Maudit film! Et moi qui croyais aller voir un petit «chick flick» tout mièvre et rose bonbon...

jeudi 9 avril 2009

Saison 1999 - Épisode 1 Celui où Amélie est dramaturge

Intérieur, de soir

Amélie en a un peu marre. Depuis la mort de son frère, les amis qui l’entourent, et même son amoureux, l’entourent justement un peu trop. Elle étouffe. Elle ne le sait pas vraiment, n’arrive pas à identifier ce sentiment. Même s'il est maintenant omniprésent.

Les derniers mois, au cours desquels elle est rapidement devenue adulte, lui reviennent en mémoire. L’annonce de la mort. Le grand et profond choc vécu par sa mère. L’identification à la morgue. Les démarches pour le salon funéraire. Le rassemblement pour l’enterrement. Moments à la fois flous, tellement flous. Mais surtout difficiles, aussi difficiles que d’avoir du sable dans les yeux. Du sable en permanence dans les yeux.

Mais aujourd’hui, les choses changent. Amélie remédie à la pitié ambiante. Amélie reprend possession de sa vie. De ses émotions. De son deuil. De sa douleur. Amélie «communique», «exprime» et «partage» ce qu’elle ressent.

Sur la petite scène du théâtre du cégep qu’elle fréquente, la pièce écrite par Amélie est jouée. Son projet de fin d’études. Ses émotions. Son deuil. Sa douleur.

Son amoureux est dans la salle, spécialement venu de Boston pour l’occasion. Ses amis y sont également. Pas sa mère. Sa mère qui passe encore ses journées en pyjama entre le fauteuil du salon et sa chambre. Jamais très longtemps éveillée. Jamais très longtemps endormie.

Et son rouge. Le rouge fort, puissant et déstabilisant du sang sur l’affiche annonçant le spectacle:

La Mort dans l’art.

Projet de fin d’études en théâtre d’Amélie


Et leur silence. Le silence fort, puissant et déstabilisant de la mort sur scène. De la douleur sur scène.


Catharsis des sens.

Expectorant de l’âme.

Anesthésiant de la douleur.

D'une douleur qu’Amélie traîne encore, oh! pas tous les jours, mais quand même…

Ça arrive à l'occasion.