Quand tu vis ta crise d'adolescence à presque 30 ans, que se passe-t-il avec ta crise de la quarantaine?
Et avec tes démons du midi de la cinquantaine?
dimanche 26 juillet 2009
vendredi 24 juillet 2009
Saison 1993 - Épisode 1 Celui où Amélie apprend l'anglais
Intérieur, un soir de février
Amélie est en première secondaire. Dans une école de haut calibre. Où ca joue dure entre adolescents surdoués, doués ou tout simplement plus forts que la moyenne. Amélie se classe dans la catégories des doués. Pas vraiment d'efforts à fournir dans plusieurs matières pour «clancher» solidement les juste «plus forts», mais du travail est nécessaire ailleurs, ce qui n'est pas le cas des surdoués. En maths par exemple. Elle a beau avoir des notes acceptables dans les 80%, reste que si elle prend du retard, c'est sûr qu'elle va éventuellement pleurer sur un exercice rebutant rendue à la maison. Amélie est foncièrement «braillarde». Elle n'accepte pas encore cet état de fait, ce n'est qu'à l'âge adulte que ça se fera...et qu'elle apprendra à se contrôler...à son grand bonheur.
Outre les maths, le problème d'Amélie, c'est l'anglais. Pourtant, elle adore ses cours, elle aime ça apprendre une nouvelle langue, une nouvelle grammaire, de nouveaux mots. Mais ça bloque à l'oral. Amélie se trouve «poche»: tous les autres parlent mieux qu'elle, tous les autres regardent et comprennent la télé en anglais, tous les autres pratiquent avec leurs parents. Mais surtout, les autres ne disent pas «tent» quand ils parlent de leur «tante». Les autres, ils ne s'humilient pas publiquement. Mais la mère d'Amélie ne parle pas un mot d'anglais et son père, bien, son père s'est éloigné depuis longtemps et elle est presque certaine qu'il ne parle pas plus que sa mère.
Et donc, Amélie braille parce qu'elle n'est pas bonne en anglais. Amélie braille parce que sa prof parle juste en anglais et qu'elle ne comprend pas toujours. Amélie braille parce que, des fois, si ses amies ne lui chuchotent pas en français ce qu'il faut faire, elle doit user de stratégies pour ne pas avoir l'air dinde devant la prof. Bref, Amélie braille à la maison chaque fois qu'elle a un cours d'anglais durant la journée.
Ce soir, Amélie fête ses 13 ans. Étonnamment, son père lui a fait parvenir un cadeau. Le seul depuis le divorce de ses parents. Le seul qu'elle aura du reste de sa vie. Le cadeau, c'est de l'argent. L'argent qui permettra à Amélie de prendre part au voyage scolaire. Le seul qu'elle fera de son secondaire. Une semaine en Alabama, au Space Academy Center. Une semaine à jouer à l'astronaute, à expérimenter l'apesanteur, à téléguider une réplique du bras canadien, à apprendre à conduire une navette spatiale, à enfiler un vrai costume d'astronaute, à suivre des cours d'astronomie. Mais surtout, une semaine où les communications devront se passer uniquement en anglais. Une semaine où tous les participants francophones s'engagent à ne parler qu'en anglais, même entre eux.
Une semaine inoubliable.
Une semaine où, enfin, le blocage d'Amélie est parti.
Une semaine après laquelle, en classe, elle n'avait plus besoin de ses amies, parce qu'il faut bien le dire, sa prof articule pas mal plus que les Alabamiens.
Une semaine après laquelle, au retour de l'école, Amélie suit religieusement «Fresh Prince of Bel Air» en comprenant les blagues douteuses de Will Smith.
Amélie n'est jamais devenue complètement bilingue, mais 16 ans plus tard, dans sa vie amoureuse, c'est souvent en anglais que ça se passe.
Amélie est un peu réticente devant cette idée, mais 16 ans plus tard, elle se doit de remercier son père pour cet unique cadeau de fête.
Amélie est en première secondaire. Dans une école de haut calibre. Où ca joue dure entre adolescents surdoués, doués ou tout simplement plus forts que la moyenne. Amélie se classe dans la catégories des doués. Pas vraiment d'efforts à fournir dans plusieurs matières pour «clancher» solidement les juste «plus forts», mais du travail est nécessaire ailleurs, ce qui n'est pas le cas des surdoués. En maths par exemple. Elle a beau avoir des notes acceptables dans les 80%, reste que si elle prend du retard, c'est sûr qu'elle va éventuellement pleurer sur un exercice rebutant rendue à la maison. Amélie est foncièrement «braillarde». Elle n'accepte pas encore cet état de fait, ce n'est qu'à l'âge adulte que ça se fera...et qu'elle apprendra à se contrôler...à son grand bonheur.
Outre les maths, le problème d'Amélie, c'est l'anglais. Pourtant, elle adore ses cours, elle aime ça apprendre une nouvelle langue, une nouvelle grammaire, de nouveaux mots. Mais ça bloque à l'oral. Amélie se trouve «poche»: tous les autres parlent mieux qu'elle, tous les autres regardent et comprennent la télé en anglais, tous les autres pratiquent avec leurs parents. Mais surtout, les autres ne disent pas «tent» quand ils parlent de leur «tante». Les autres, ils ne s'humilient pas publiquement. Mais la mère d'Amélie ne parle pas un mot d'anglais et son père, bien, son père s'est éloigné depuis longtemps et elle est presque certaine qu'il ne parle pas plus que sa mère.
Et donc, Amélie braille parce qu'elle n'est pas bonne en anglais. Amélie braille parce que sa prof parle juste en anglais et qu'elle ne comprend pas toujours. Amélie braille parce que, des fois, si ses amies ne lui chuchotent pas en français ce qu'il faut faire, elle doit user de stratégies pour ne pas avoir l'air dinde devant la prof. Bref, Amélie braille à la maison chaque fois qu'elle a un cours d'anglais durant la journée.
Ce soir, Amélie fête ses 13 ans. Étonnamment, son père lui a fait parvenir un cadeau. Le seul depuis le divorce de ses parents. Le seul qu'elle aura du reste de sa vie. Le cadeau, c'est de l'argent. L'argent qui permettra à Amélie de prendre part au voyage scolaire. Le seul qu'elle fera de son secondaire. Une semaine en Alabama, au Space Academy Center. Une semaine à jouer à l'astronaute, à expérimenter l'apesanteur, à téléguider une réplique du bras canadien, à apprendre à conduire une navette spatiale, à enfiler un vrai costume d'astronaute, à suivre des cours d'astronomie. Mais surtout, une semaine où les communications devront se passer uniquement en anglais. Une semaine où tous les participants francophones s'engagent à ne parler qu'en anglais, même entre eux.
Une semaine inoubliable.
Une semaine où, enfin, le blocage d'Amélie est parti.
Une semaine après laquelle, en classe, elle n'avait plus besoin de ses amies, parce qu'il faut bien le dire, sa prof articule pas mal plus que les Alabamiens.
Une semaine après laquelle, au retour de l'école, Amélie suit religieusement «Fresh Prince of Bel Air» en comprenant les blagues douteuses de Will Smith.
Amélie n'est jamais devenue complètement bilingue, mais 16 ans plus tard, dans sa vie amoureuse, c'est souvent en anglais que ça se passe.
Amélie est un peu réticente devant cette idée, mais 16 ans plus tard, elle se doit de remercier son père pour cet unique cadeau de fête.
jeudi 23 juillet 2009
Dans l'épisode d'aujourd'hui...
Intérieur, de soir
Amélie est un peu frustrée et déçue...
Elle est toute habillée. Toute maquillée. Toute coiffée. Toute poupounnée.
Et sa «date» vient de l'annuler. Incident familial.
Amélie comprend, mais se demande bien ce qu'elle va faire un jeudi soir à 22h...
Ce n'était clairement pas dans ses plans d'écouter le film d'horreur norvégien que son coloc et un ami regardent dans le salon...
Amélie est un peu frustrée et déçue...
Elle est toute habillée. Toute maquillée. Toute coiffée. Toute poupounnée.
Et sa «date» vient de l'annuler. Incident familial.
Amélie comprend, mais se demande bien ce qu'elle va faire un jeudi soir à 22h...
Ce n'était clairement pas dans ses plans d'écouter le film d'horreur norvégien que son coloc et un ami regardent dans le salon...
mercredi 1 juillet 2009
Dans l'épisode d'aujourd'hui...
Intérieur, pas tout à fait le soir, mais déjà plus le jour
Amélie réfléchit.
Amélie se questionne.
Amélie sent que quelque chose ne tourne pas rond.
Amélie a l'impression d'avoir oublié un truc.
Mais Amélie ne sait pas quoi.
Elle a encore mis sa liste à jour. Un Allemand/Polonais/Ontarien cette fois.
Serait-ce lui son problème ces temps-ci?
N'est-ce pas plutôt elle, comme d'habitude?
Cet homme si différent sera-t-il aussi problématique que tous les autres?
Gâchera-t-elle tout, comme d'habitude?
Comme d'habitude...
Quelles sont-elles, ses habitudes?
Amélie a l'impression de ne plus en avoir d'habitudes.
Amélie a l'impression de n'avoir que ça des habitudes.
Et pendant ce temps, ce mémoire qui n'avance pas.
Peut-être que la semaine à Cuba va tout régler...
Amélie est naïve. Comme d'habitude.
Amélie réfléchit.
Amélie se questionne.
Amélie sent que quelque chose ne tourne pas rond.
Amélie a l'impression d'avoir oublié un truc.
Mais Amélie ne sait pas quoi.
Elle a encore mis sa liste à jour. Un Allemand/Polonais/Ontarien cette fois.
Serait-ce lui son problème ces temps-ci?
N'est-ce pas plutôt elle, comme d'habitude?
Cet homme si différent sera-t-il aussi problématique que tous les autres?
Gâchera-t-elle tout, comme d'habitude?
Comme d'habitude...
Quelles sont-elles, ses habitudes?
Amélie a l'impression de ne plus en avoir d'habitudes.
Amélie a l'impression de n'avoir que ça des habitudes.
Et pendant ce temps, ce mémoire qui n'avance pas.
Peut-être que la semaine à Cuba va tout régler...
Amélie est naïve. Comme d'habitude.
dimanche 14 juin 2009
Question(s) existentielle(s) No.8
Pourquoi te déplacer voir un spectacle si tu as l'intention de parler toute la soirée et de ne rien écouter? Et de parler de plus en plus fort à chaque fois que tu sors de la salle et que tu reviens en reniflant et en étant un peu plus instable sur tes talons de 4 pouces?
Et, du coup, me faire pogner les nerfs pendant que j'essaye de me laisser bercer par les envoûtantes mélodies de Dumas...
J'espère que l'horrible monsieur avec qui tu étais t'a payée cher pour que tu lui fasses autant la conversation.
Et, du coup, me faire pogner les nerfs pendant que j'essaye de me laisser bercer par les envoûtantes mélodies de Dumas...
J'espère que l'horrible monsieur avec qui tu étais t'a payée cher pour que tu lui fasses autant la conversation.
vendredi 12 juin 2009
Saison 2008 - Épisode 6 Celui avec les danseurs africains...première partie
Intérieur, de soir
C'est vendredi soir à Antananarivo. C'est le 15 de mois, date à laquelle la plupart des salaires sont versés. Les expats savent très bien que les quelques bars de la capitale seront pleins, pleins de ces locaux qu'ils ne voient qu'une fois par mois, le vendredi soir du versement des salaires. Ces vendredis sont toujours différents des autres. Et Amélie se demande bien ce qui l'attend.
La soirée commence au Sud, resto semi-branché, hors du circuit principal. Quelques cliques d'expats le font vivre, dont celle des hauts-placés de la Croix-Rouge. Amélie et I. ne les aiment pas particulièrement. Ils sont dérangés. Plusieurs histoires déplacées et dérangeantes. Elles essayent de les éviter le plus possible. L'un d'eux cependant est Québécois, Étienne, et elles ont appris à mieux le connaître. Et finalement, il semble moins dérangé que les autres. Assez pour qu'elles acceptent de s'asseoir avec lui et sa copine malagasy à leur arrivée au restaurant.
La discussion est sympathique, la copine, Dora, plus allumée que la plupart des pauvres filles fantomatiques qui accompagnent généralement les Blancs. Une certaine complicité s'installe entre Amélie et Dora pendant qu'Étienne et I. discutent des réels pouvoirs de la Croix-Rouge. Amélie attend ce soir-là un appel du musicien et Dora s'amuse à lui donner des conseils sur l'art de faire courir les hommes. Le repas est bon et le vin sud-africain abondant.
La soirée se poursuit de façon traditionnelle au Mojo, premier arrêt obligé du vendredi soir. La place est déjà remplie malgré l'heure peu avancée. Dora présente Amélie et I. à quelques amis qui sont là pendant qu'Étienne commande des mojitos pour tout le monde. Les Malagasy supportent mal l'alcool, Amélie se retrouve entourée de plusieurs qui voient en elle une occasion d'établir un contact avec une Blanche. Une grand classique. Elle les repousse gentiment mais fermement. La musique est bonne, on danse, on discute, on boit. Le musicien arrive enfin, quelques présentations. Dora prend Amélie à part pour la mettre en garde.
Dora: C'est lui ton mec?
Amélie: Oui
Dora: Je sais qui il est. On vient de villages voisins. C'est un musicien très connu.
Amélie: Je sais.
Dora: Fais attention. Laisse-le courir.
Amélie: Pourquoi tu me dis ça?
Dora: Tu es une belle femme intelligente, Amélie.
Amélie: Intelligente, sans doute, belle... (grimace dubitative)
Dora: Si tu veux juste t'amuser, vas-y. Mais sinon...
Amélie: Sinon quoi?
Dora: Je te le dis parce qu'entre femmes, il faut s'aider. Il a une copine. Une Américaine. Ils sont venus sur l'île ensemble il y a trois ans. C'est une musicienne aussi.
Amélie: Je sais de qui tu parles. Mais ce n'est pas une Américaine, c'est une Norvégienne. Ils habitaient ensemble à New-York, mais il m'a dit que c'était fini, qu'elle était avec un autre maintenant.
Dora: Peut-être. Mais faut pas croire un Africain sur ce genre de choses. Je les connais moi.
Amélie: Merci du conseil, Dora, j'en prends bonne note.
Alors que Dora part rejoindre Étienne, le musicien vient vers Amélie et lui tend un verre. Il semble fatigué. Il n'est clairement pas à son premier verre.
Le musicien: I'll do a song. The bar owner asked me.
Amélie: Good!
Le musicien: I know that girl. She's from a village next to mine.
Amélie: I know, she told me.
Le musicien: She's bad. Always with white men...for their money. I don't like her.
Amélie: No kidding...
Et le musicien prend place dans l'espace qui fait office de scène. Et joue de sa guitare. Et improvise une chanson. Sur Amélie. Il sort de scène sous les applaudissements et est pris d'assaut par tous les Malagasy qui viennent de voir une de leurs vedettes en chair et en os. Un petit signe de tête en direction d'Amélie. Amélie sait qu'il ne s'occupera plus d'elle pour de longues heures. Ce n'est pas sa première expérience du genre avec lui.
Elle se dirige vers le bar pour commander un autre mojito. Deux jeunes noirs y sont assis. Ils la regardent depuis un moment. Amélie prend son verre, paye le montant ridiculement bas demandé par la serveuse et se dirige vers la piste de danse. Les deux jeunes la suivent. I. sourit de loin à Amélie sur la piste. La musique américaine s'arrête. C'est l'heure du reggae.
Amélie danse. Se laisse emporter par la musique. Les deux jeunes s'approchent, l'encadrent, dansent avec elle. Amélie sent leur corps ferme et en contrôle contre le sien. Elle est emprisonnée entre eux. L'air est chaud et humide. L'un d'eux se penche se vers Amélie et lui chuchote:
Tu danses comme ça aussi au Dagobert? Tu dois rendre les hommes fous...
Amélie s'arrête. Vient-il de dire «Dagobert»? Comme le bar à Québec? Elle jette un regard interrogatif au jeune homme qui lui sourit....
À suivre...
C'est vendredi soir à Antananarivo. C'est le 15 de mois, date à laquelle la plupart des salaires sont versés. Les expats savent très bien que les quelques bars de la capitale seront pleins, pleins de ces locaux qu'ils ne voient qu'une fois par mois, le vendredi soir du versement des salaires. Ces vendredis sont toujours différents des autres. Et Amélie se demande bien ce qui l'attend.
La soirée commence au Sud, resto semi-branché, hors du circuit principal. Quelques cliques d'expats le font vivre, dont celle des hauts-placés de la Croix-Rouge. Amélie et I. ne les aiment pas particulièrement. Ils sont dérangés. Plusieurs histoires déplacées et dérangeantes. Elles essayent de les éviter le plus possible. L'un d'eux cependant est Québécois, Étienne, et elles ont appris à mieux le connaître. Et finalement, il semble moins dérangé que les autres. Assez pour qu'elles acceptent de s'asseoir avec lui et sa copine malagasy à leur arrivée au restaurant.
La discussion est sympathique, la copine, Dora, plus allumée que la plupart des pauvres filles fantomatiques qui accompagnent généralement les Blancs. Une certaine complicité s'installe entre Amélie et Dora pendant qu'Étienne et I. discutent des réels pouvoirs de la Croix-Rouge. Amélie attend ce soir-là un appel du musicien et Dora s'amuse à lui donner des conseils sur l'art de faire courir les hommes. Le repas est bon et le vin sud-africain abondant.
La soirée se poursuit de façon traditionnelle au Mojo, premier arrêt obligé du vendredi soir. La place est déjà remplie malgré l'heure peu avancée. Dora présente Amélie et I. à quelques amis qui sont là pendant qu'Étienne commande des mojitos pour tout le monde. Les Malagasy supportent mal l'alcool, Amélie se retrouve entourée de plusieurs qui voient en elle une occasion d'établir un contact avec une Blanche. Une grand classique. Elle les repousse gentiment mais fermement. La musique est bonne, on danse, on discute, on boit. Le musicien arrive enfin, quelques présentations. Dora prend Amélie à part pour la mettre en garde.
Dora: C'est lui ton mec?
Amélie: Oui
Dora: Je sais qui il est. On vient de villages voisins. C'est un musicien très connu.
Amélie: Je sais.
Dora: Fais attention. Laisse-le courir.
Amélie: Pourquoi tu me dis ça?
Dora: Tu es une belle femme intelligente, Amélie.
Amélie: Intelligente, sans doute, belle... (grimace dubitative)
Dora: Si tu veux juste t'amuser, vas-y. Mais sinon...
Amélie: Sinon quoi?
Dora: Je te le dis parce qu'entre femmes, il faut s'aider. Il a une copine. Une Américaine. Ils sont venus sur l'île ensemble il y a trois ans. C'est une musicienne aussi.
Amélie: Je sais de qui tu parles. Mais ce n'est pas une Américaine, c'est une Norvégienne. Ils habitaient ensemble à New-York, mais il m'a dit que c'était fini, qu'elle était avec un autre maintenant.
Dora: Peut-être. Mais faut pas croire un Africain sur ce genre de choses. Je les connais moi.
Amélie: Merci du conseil, Dora, j'en prends bonne note.
Alors que Dora part rejoindre Étienne, le musicien vient vers Amélie et lui tend un verre. Il semble fatigué. Il n'est clairement pas à son premier verre.
Le musicien: I'll do a song. The bar owner asked me.
Amélie: Good!
Le musicien: I know that girl. She's from a village next to mine.
Amélie: I know, she told me.
Le musicien: She's bad. Always with white men...for their money. I don't like her.
Amélie: No kidding...
Et le musicien prend place dans l'espace qui fait office de scène. Et joue de sa guitare. Et improvise une chanson. Sur Amélie. Il sort de scène sous les applaudissements et est pris d'assaut par tous les Malagasy qui viennent de voir une de leurs vedettes en chair et en os. Un petit signe de tête en direction d'Amélie. Amélie sait qu'il ne s'occupera plus d'elle pour de longues heures. Ce n'est pas sa première expérience du genre avec lui.
Elle se dirige vers le bar pour commander un autre mojito. Deux jeunes noirs y sont assis. Ils la regardent depuis un moment. Amélie prend son verre, paye le montant ridiculement bas demandé par la serveuse et se dirige vers la piste de danse. Les deux jeunes la suivent. I. sourit de loin à Amélie sur la piste. La musique américaine s'arrête. C'est l'heure du reggae.
Amélie danse. Se laisse emporter par la musique. Les deux jeunes s'approchent, l'encadrent, dansent avec elle. Amélie sent leur corps ferme et en contrôle contre le sien. Elle est emprisonnée entre eux. L'air est chaud et humide. L'un d'eux se penche se vers Amélie et lui chuchote:
Tu danses comme ça aussi au Dagobert? Tu dois rendre les hommes fous...
Amélie s'arrête. Vient-il de dire «Dagobert»? Comme le bar à Québec? Elle jette un regard interrogatif au jeune homme qui lui sourit....
À suivre...
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mercredi 10 juin 2009
Dans l'épisode d'hier...
Intérieur, de soir
Amélie se dit qu'elle parle trop.
Et elle s'endort sur le fauteuil.
Amélie, en fait, ne dit rien.
Et elle va se coucher dans son lit.
Quel endroit merveilleux.
Amélie se dit qu'elle parle trop.
Et elle s'endort sur le fauteuil.
Amélie, en fait, ne dit rien.
Et elle va se coucher dans son lit.
Quel endroit merveilleux.
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