Intérieur, de soir
C'est vendredi soir, Amélie et I. sortent du Patio, un resto à flanc de montagne où, de la terrasse, la vue sur la ville aux mille colline est magnifique. C'est leur premier souper au resto de la semaine. Elles sont débordées. Leurs premiers livres viennent de partir en impression. Avec près de cinq semaines de retard. Les réalités africaines et nord-américaines se heurtent continuellement. Elles éteignent des feux continuellement. Les rythmes ne sont pas synchronisés. Une gestion de crise permanente entre désirs et réalités. Amélie et I. sont coincés entre deux mondes 18 heures sur 24. Elles dorment les six heures restantes. Les quatre jours de vacances à Maurice leur semblent bien loin. Leurs vacances prochaines à Montréal, également.
Le cellulaire d'Amélie sonne. Message texte de Colin.
Just getting out of business dinner. Going to Mojo. I'm knackered, but wanna join me for a while?
Colin, comme Amélie, gère continuellement les crises entre l'Afrique du Sud, Madagascar et Londres. C'était sa semaine à Mada. Ils n'ont pas eu le temps de se voir. Bien qu'également crevée, Amélie lui répond.
Finishing dinner too. I'll be there in 15 with I. Get me a mojito, Sexy :)
Amélie et I. arrivent au Mojo après d'âpres négociations pour un taxi. C'est que de l'extérieur, elles semblent encore des touristes. Mais de l'intérieur, elles n'en sont plus. Après quelques temps dans un pays étranger, le statut de touriste se transforme en autre chose. Amélie n'est pas vraiment une expatriée. Elle ne sera à Madagascar durant une année complète. Mais elle se lève tous les matins pour aller travailler, a un appartement, est membre du centre culturel et du seul gym de la ville, fait son épicerie, a des habitudes, paye ses bananes achetées au coin de la rue de moins en moins cher et de plus en plus près du prix payé par les locaux. Mais les taxis, à moins d'être capable de négocier dans la langue, c'est difficile. Du Patio au Mojo, un local va payer 2000 Ar., de soir, pour une course. Amélie et I., elles, doivent négocier un bon 10 minutes pour payer 3500 Ar. Mais elles sont fières, parce que le premier prix donné par le chauffeur est de 10 000 Ar. Un jour, elles y arriveront!
Amélie arrive au Mojo. Colin est là. Un mojito tendu vers elle. Amélie lui trouve un drôle d'air malgré son sourire éclatant. Il semble gêné.
I. part rejoindre un groupe d'expats qu'elles fréquentent à l'occasion.
Colin attrape Amélie par la taille et l'embrasse. Longuement. Une onde de bonheur lui traverse le corps. Ils ne se sont pas vus depuis deux semaines. Ils réussissent de peine et de misère à passer une soirée complète ensemble à chaque voyage de Colin, quelques heures volées au développement international. Quelques moments de bonheur volés à l'amélioration du sort de l'Afrique. Une soirée, parfois deux, aux 15 jours. Mais on s'en fout, parce que les bouches d'Amélie et de Colin sont faites pour aller ensemble.
Amélie et Colin parlent de leur semaine, de leur projet respectif. Des millions de copies de livres faits par l'équipe d'Amélie qui seront imprimés sous peu. Du feu qui s'est déclaré dans es plus récents équipements installés par Colin. Leur routine, quoi.
Colin veut, encore, des détails à propos de l'île Maurice.
A: I'm telling you, like I told you two weeks ago, it's paradise on earth.
C: How much did you pay the plane ticket?
A: Something around 200.
C: 200 what? Euros?
A: No, no, US dollars.
C: We should go. I'd like to there with you.
A: I'd like too, but, right now, the next place I'll go is home for a couple days.
C: When do you go back home?
A: Mid-August and I'll come back around first week of September. I'll spent the first week in Paris. My best friend is gonna be there.
C: I'll be here in fall. I'll spent a couple days in London, but we'll find some time and we'll go to Mauritius. Come here and kiss me.
À suivre...
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2 commentaires:
J'avais manqué cet épisode m'dame, sorry
:) Pas de problème, m'sieur!
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