mercredi 11 mars 2009

Saison 2008 - Épisode 5 Celui où Colin kissed Amélie goodbye...deuxième partie

Intérieur, de soir

La soirée continue. La bière, les mojitos, les cigarettes, la musique, les come here kiss me...

Jusqu'à minuit. Amélie vient de regarder sa montre. Tout juste minuit. Elle est crevée. Mais elle préfère rester. Quelques heures volées de plus ou de moins...

Colin s'asseoit au bar. Amélie parle un peu avec un Français qui, s'il n'est pas sur le speed ou la coke, a clairement besoin de Ritalin. Colin la regarde du coin de l'oeil. Elle va le rejoindre. Se place devant lui, entre ses jambes, la tête dans son cou qui sent si bon. Il entoure sa taille, ses mains sous son chandail. Amélie est bien. Mais Colin parle.


Colin: We won't go to Mauritius. You're gonna hate me.

Amélie relève la tête. Silence.
Colin: I got caught by you. Gosh, you're great. You're bloody hell fantastic. But we can't be.
Silence.
Colin: You're not talking.

Silence.
Colin: We need to be friends. Just friends.
Silence.
Colin: Say something.

Silence.

Colin: Fuck, Amélie, I got a girlfriend in London... I couldn't bring myself to tell you before.

Silence.

Colin: Now, you hate me. And you're mad.
Silence.

Colin: Come on, say something.
Silence.
Silence.
Silence.

Amélie: I don't hate you. And I'm not mad. If I was to hate you, I would have thrown my mojito in your face right after your second sentence and already left the place.

Colin: Go on. Il lui tend son verre de bière. That's all I deserve.

Amélie: I won't. You should have told me right from the start.
Regard piteux de Colin.

I., près de l'état d'ébriété, s'approche d'Amélie et lui tape, ma foi violemment, sur l'épaule : Yo, chiquita, c'est quoi mon numéro de cell déjà?


Amélie lui donne son numéro. Des numéros à 14 chiffres, c'est dur à se rappeler. I. retourne danser. Elle n'a rien vu.

Rudy, l'ami-collègue de Colin, s'approche. Il regarde Amélie qui se dit à elle-même qu'il sait ce qui vient de se passer.


Rudy: Buddy, we need to go: 8am meeting tomorrow. The driver's downstairs. Amélie, do you need a lift?

Amélie: No thanks, I got my own driver you know? Except that, at night, I prefer to take cabs, because I like to know that my driver can spend some time with his family, you know, and not drive around white-full-of-cash-loosers to every bar in Tana.
Rudy: Jeez! Relax woman...


Colin: I knew you were mad...

Amélie: I'm not mad! I'm...I don't know how to say it in English. Je suis déçue. Je suis tellement déçue. Je le savais dans le fond, je le savais tellement. Dès le début, je le savais. Crisse, je le savais.

Colin: What means «savais»?

Amélie: You know what, I was so sure we were meant to be. We «fitted» right, you know. Was it all in my head?
Colin: No. No. No. We fit. For real. We fit. We fitted right from the start.
Silence.
Colin: But I can't. She's in London... ... ... ... Can I kiss you... please?

Amélie s'approche et se laisse embrasser. Et malgré toute la volonté qu'elle possède, elle ne peut s'empêcher de l'embrasser, encore, en retour.


Colin: I gotta go, really. I need to go. Sorry, sorry, sorry, so sorry. So sorry.


Colin se lève. Paye le barman. Déplace son paquet de cigarettes à moitié vide vers Amélie. Se dirige vers la sortie. Regarde Amélie.


Amélie: Can I say one last thing?

Colin sourit.

Amélie: Leave her. Be with me. Leave her.

Colin bredouille un début de phrase «I ca...». Soupire. Profondément. Baisse les épaules. Regarde le plancher. Relève la tête. Regarde Amélie qui soutient son regard. Il a les yeux humides. Il prend Amélie par le cou. L'embrasse fort. Désespérément trop fort. Se tourne. Et sort.


Amélie retourne au bar. Cale le fond de son mojito et s'allume une cigarette. I. arrive.

I: Il est déjà parti?
A: Il vient de me laisser.
I: WHAT!!!!
A: Il a une blonde à Londres.

I: Holy fuck! Y'aurait pu te le dire!!! Commande-toi une bière, cale-la, commandes-en une autre, cale-la, pis après on va aller se défoncer sur la piste de danse. Pis on se saoule le reste de la nuit. Pis fuck la job. On travaillera demain. Ou dimanche.
A: Non. Je rentre.

I: Crisse, Amé, tu vas pas rentrer toute seule. Pas après ça. Viens, on va te trouver un bel Africain à inviter dans ton lit! Lui là-bas, il te regarde depuis tantôt. Elle penche la tête. Je pense même qu'il bave un peu.

A: Non. Je rentre. T'as assez d'argent pour le reste de ta soirée?
I: Euh...non, c'est toi qui est allée au guichet cette semaine.

Amélie sort 40 000 Ar. de son sac, l'équivalent de 30 dollars. Avec ça, I. peut boire jusqu'au matin et rentrer en taxi. Avec ça, une famille de Madagascar mange pendant un mois.
Le barman s'approche et tend à Amélie la monnaie de Colin. Elle donne les 15 000 Ar. à I.

Amélie descend l'escalier du Mojo. Elle prend le premier taxi venu. Ne négocie pas. Monte à son appartement. Se branche sur Internet. Aucun de ses amis n'est en ligne. Dommage, elle aurait aimé parler à quelqu'un. À quelqu'un de sa vie à Montréal.

Elle se déshabille. Jette ses vêtements par terre. Se couche. Et là, seulement là, les larmes commencent. Et elles dureront toute la nuit.


Avoir le coeur brisé à 13 000 km de chez soi, c'est dur.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup te lire.

Tes histoires sont touchantes, on sent vraiment ce que tu as ressenti...
:)

Amélie Blogue a dit…

Merci :)

Drew a dit…

Tu devais l'aimer en esti pour pas lui avoir jeté et ton Mojito et sa bière en pleine face!

J'espère que ça t'arrives pas trop ce genre d'histoires. C'est pas bon pour le coeur ;-)

Amélie Blogue a dit…

@ Drew: L'aimer? Oui, je l'ai aimé.

Peut-être aurais-je lui dû lui jeter en pleine face tout ce qui se trouvait sur mon chemin. Peut-être. Me serais-je sentie mieux? Peut-être. Faudrait bien que j'essaye ça un jour ;)

Ce ne fut pas ma première histoire du genre. Ni la dernière, malheureusement.

Mon coeur est brisé. Mais je travaille fort pour le réparer :)

Anonyme a dit…

Et je te le souhaite... QUELLE HISTOIRE !