vendredi 27 février 2009
Tague
6e photo du 6e dossier.
L'école primaire de Berenty au sud de Madagascar, photo prise en octobre 2008.
Dans l'épisode d'aujourd'hui...
Intérieur, de jour
Dehors, il pleut. Amélie a eu une grosse semaine. Corrections. Sorties entre amies. Beaucoup de musique. Du vin. De bons repas. Gestion inefficace d'émotions multiples et contradictoires.
Amélie est assise dans un fauteuil. Un bébé collé sur elle. Une tête toute petite. Un corps doux et chaud. De grands yeux bleus. Des joues toutes rondes. Apaisant. Un bébé apaisant collé sur la peau nue de son décolleté. Apaisant. Apaisant et réconfortant.
Amélie aime sa filleule. Amélie aime le frère de sa filleule. Amélie est amoureuse des jumeaux de sa meilleure amie. Apaisant.
Dehors, il pleut. Amélie a eu une grosse semaine. Corrections. Sorties entre amies. Beaucoup de musique. Du vin. De bons repas. Gestion inefficace d'émotions multiples et contradictoires.
Amélie est assise dans un fauteuil. Un bébé collé sur elle. Une tête toute petite. Un corps doux et chaud. De grands yeux bleus. Des joues toutes rondes. Apaisant. Un bébé apaisant collé sur la peau nue de son décolleté. Apaisant. Apaisant et réconfortant.
Amélie aime sa filleule. Amélie aime le frère de sa filleule. Amélie est amoureuse des jumeaux de sa meilleure amie. Apaisant.
samedi 21 février 2009
Dans l'épisode d'aujourd'hui...
Intérieur, de soir
Amélie passe un drôle de samedi soir. Elle repense à un texte écrit il y a plusieurs mois, sur un blogue qu'elle tenait à l'époque. Elle a envie de le relire.
On ne se connaît pas. Malgré tout, tu es là, avec I. et moi, tous les jours. «Aquanaute», «Le coeur dans la tête», «Tous les sens» accompagnent nos soirées de travail interminable.
Depuis le début, j'ai toujours dit que ce que tu écrivais collait à ma vie, comme si tu me racontais. Encore aujourd'hui, c'est vrai. Et quand dans un moment de découragement, je mets «Montréal» à fond dans mon appartement de Tana, bien, le sourire revient. Merci d'avoir écrit cette chanson. Elle contribue à mon équilibre.
Et là, I. et moi, on se parle de ce qu'on va faire à notre retour, aux sandwichs "toastés" qu'on va manger et à la sangria qu'on va boire au Ste-Éli. Tu le sais sûrement, mais quand on est loin, ce sont les petits détails du quotidien qui nous manquent le plus.
Je pourrais m'étendre longtemps sur chacune de tes chansons. La pudeur me retient ici, sur cet espace, de le faire. Mais sache que «Les invectives» joue en boucle présentement. Tout comme «Imparfait». Bon, je sais bien qu'elle n'est pas de toi. Mais dans ta bouche, les mots prennent une couleur qui n'est pas celle de Bélanger.
«Ma vie est une série B mais ça me va.»
«Will you follow me.»
«Je vais t'aimer dans tous les sens.»
«Je serais revenue à la nage si je n'avais pas eu tant de bagages.»
«J'ai le coeur dans la tête.»
«Je vais t'embrasser à t'en faire perdre tes mots.»
«Y'a un frisson qui passe entre mes pieds et la terre.»
«L'amour est comme je le redoutais.»
«Ma tête est un bouclier mais ça me va.»
«Le vide, je vais le remplir de bons ou de mauvais souvenirs.»
«Une flamme ça fait des cendres. C'est pas dur à comprendre.»
«Je suis une étrangère, tu ne verras jamais ma mère.»
«Je pense avec mes peurs, j'aime selon mon horaire.»
«Ta lumière miroite sur l'âme des poètes.»
«Phare urbain des amours tourmentées.»
«La Nausée et l'Enfer, c'est toi.»
Amélie passe un drôle de samedi soir. Elle repense à un texte écrit il y a plusieurs mois, sur un blogue qu'elle tenait à l'époque. Elle a envie de le relire.
Lettre à Ariane Moffat
Ariane,On ne se connaît pas. Malgré tout, tu es là, avec I. et moi, tous les jours. «Aquanaute», «Le coeur dans la tête», «Tous les sens» accompagnent nos soirées de travail interminable.
Depuis le début, j'ai toujours dit que ce que tu écrivais collait à ma vie, comme si tu me racontais. Encore aujourd'hui, c'est vrai. Et quand dans un moment de découragement, je mets «Montréal» à fond dans mon appartement de Tana, bien, le sourire revient. Merci d'avoir écrit cette chanson. Elle contribue à mon équilibre.
Et là, I. et moi, on se parle de ce qu'on va faire à notre retour, aux sandwichs "toastés" qu'on va manger et à la sangria qu'on va boire au Ste-Éli. Tu le sais sûrement, mais quand on est loin, ce sont les petits détails du quotidien qui nous manquent le plus.
Je pourrais m'étendre longtemps sur chacune de tes chansons. La pudeur me retient ici, sur cet espace, de le faire. Mais sache que «Les invectives» joue en boucle présentement. Tout comme «Imparfait». Bon, je sais bien qu'elle n'est pas de toi. Mais dans ta bouche, les mots prennent une couleur qui n'est pas celle de Bélanger.
Florilège
«Ma vie est une série B mais ça me va.»
«Will you follow me.»
«Je vais t'aimer dans tous les sens.»
«Je serais revenue à la nage si je n'avais pas eu tant de bagages.»
«J'ai le coeur dans la tête.»
«Je vais t'embrasser à t'en faire perdre tes mots.»
«Y'a un frisson qui passe entre mes pieds et la terre.»
«L'amour est comme je le redoutais.»
«Ma tête est un bouclier mais ça me va.»
«Le vide, je vais le remplir de bons ou de mauvais souvenirs.»
«Une flamme ça fait des cendres. C'est pas dur à comprendre.»
«Je suis une étrangère, tu ne verras jamais ma mère.»
«Je pense avec mes peurs, j'aime selon mon horaire.»
«Ta lumière miroite sur l'âme des poètes.»
«Phare urbain des amours tourmentées.»
«La Nausée et l'Enfer, c'est toi.»
«Je veux tout, tout de suite et ici.»
jeudi 19 février 2009
Dans l'épisode d'aujourd'hui...
Intérieur, de jour
Amélie joue à un jeu envoyé par un ami facebookien. Le résultat est assez probant. Trop probant pour afficher ça là où une pléthore d'anciens élèves sévissent. Trop...personnel.
Life Playlist
Here's how it works:
1. Open your music library
2. Put it on Shuffle/Random
3. Press play
4. For every question, type the song that's playing
5. When you go to a new question, press the next button
Opening Credits : Ah! Que -Antoine Gratton
Waking Up: Les Djinns - Lili Fatale
First Day At School : Le vieil amant - Émilie Simon
Falling In Love: Splendido Splendente - Petra Magoni
Breaking Up: La ville s’éveille -Dumas
Prom: Vertige - Mylène Farmer
Dance Sequence: Amours - Louise Attaque
Life's OK: Politik - Coldplay
Breakdown: Sans Contrefaçon - Mylène Farmer
Driving: You know You’re Right - Nirvana
Flashback: Antichrist Television Blues - Arcade Fire
Getting Back Together: Balck Math - The White Stripes
Wedding: Song of the Black Swan - Pink Martini
Sex Scene: Fée Imaginaire - Maken Kozapo
Birth of Child: Girl - Beatles
Final Battle: Ton plat favori - Malajube
Death Scene: L’amour est sans pitié - Jean Leloup
Funeral Song: Casse-Cou - Malajube
End Credits: Lovely Lady - Caïman Fu
Amélie joue à un jeu envoyé par un ami facebookien. Le résultat est assez probant. Trop probant pour afficher ça là où une pléthore d'anciens élèves sévissent. Trop...personnel.
Life Playlist
1. Open your music library
2. Put it on Shuffle/Random
3. Press play
4. For every question, type the song that's playing
5. When you go to a new question, press the next button
Opening Credits : Ah! Que -Antoine Gratton
Waking Up: Les Djinns - Lili Fatale
First Day At School : Le vieil amant - Émilie Simon
Falling In Love: Splendido Splendente - Petra Magoni
Breaking Up: La ville s’éveille -Dumas
Prom: Vertige - Mylène Farmer
Dance Sequence: Amours - Louise Attaque
Life's OK: Politik - Coldplay
Breakdown: Sans Contrefaçon - Mylène Farmer
Driving: You know You’re Right - Nirvana
Flashback: Antichrist Television Blues - Arcade Fire
Getting Back Together: Balck Math - The White Stripes
Wedding: Song of the Black Swan - Pink Martini
Sex Scene: Fée Imaginaire - Maken Kozapo
Birth of Child: Girl - Beatles
Final Battle: Ton plat favori - Malajube
Death Scene: L’amour est sans pitié - Jean Leloup
Funeral Song: Casse-Cou - Malajube
End Credits: Lovely Lady - Caïman Fu
lundi 16 février 2009
A little bit of drunkness #1
Ce soir, si mon côté rationnel n'avait pas le dessus, comme il l'a toujours eu et l'aura toujours - je ne me fais plus d'illusions à ce sujet, je me réserverais un billet d'avion et irais rejoindre le musicien à Bruxelles. La semaine prochaine. Pour ma semaine de relâche.
Lui dire qu'il me laisse complètement indifférente.
***Mise à jour: Mon problème est réglé. Le musicien se déplace vers Oslo aujourd'hui même. Je vais attendre New-York en avril. Plus facile que d'aller me promener en Norvège...***
Lui dire qu'il me laisse complètement indifférente.
***Mise à jour: Mon problème est réglé. Le musicien se déplace vers Oslo aujourd'hui même. Je vais attendre New-York en avril. Plus facile que d'aller me promener en Norvège...***
Saison 2008 - Épisode 3 Celui où les Pays-Bas battent la France... troisième partie
Extérieur, de soir
Amélie et Colin marchent dans les rues sans trottoirs de Tana. Il fait noir dans cette ville sans lampadaires. Par chance que des voitures passent à l'occasion. Ils ont passé la soirée ensemble. Au Kudéta. Encore. Pas beaucoup de bars à Tana.
Ils ont encore passé la soirée à parler. Plus intensément cette fois. I. a encore contribué au bonheur d'Amélie en «entertainant» Rudy. Amélie et Colin ont parlé de relations de couple, d'amour heureux, d'amours déçues. À trois pouces l'un de l'autre sans arrêt. Après deux heures et 4-5 mojitos, Colin se lève pour aller à la toilette. Mais il se retourne. Et se penche vers Amélie. Et l'embrasse. Tendrement. Les lèvres bien appuyées sur les siennes. Leur premier baiser.
Il repart vers les toilettes tout au fond en laissant glisser sa main sur le bras d'Amélie. Frisson. Amélie regarde I. Elle se lève et s'en va elle aussi aux toilettes. Le destin est du côté d'Amélie ce soir-là. Au moment où elle traverse les portes «saloon», Colin ressort de la toilette des hommes. Un scénariste n'aurait pas mieux prévu les choses. Amélie lui prend la tête, l'accote doucement sur le mur et l'embrasse. Il reprend vite le dessus, la plaque à son tour. L'embrasse goulument à son tour.
Colin: You're dangerous.
Amélie: No, I am not.
Colin, avec ses petits yeux tristes d'Écossais: Yes, you are.
Et il continue à l'embrasser. Longtemps. Ses grandes mains sur sa taille. Sur ses hanches. Sur ses seins.
De retour dans le bar, ce ne sera qu'échange de langues et de salive entre les cigarettes et les mojitos. I. décide de partir. Rudy aussi. Il ne reste qu'eux deux. C'est lundi soir, le bar est vide. Amélie est saoule. Colin aussi. Il y a trop d'alcool à Madagascar.
Colin et Amélie marchent dans les rues sans trottoirs de Tana. Il fait noir dans cette ville sans lampadaires. Par chance que des voitures passent à l'occasion. Ils ont passé la soirée ensemble. Colin la laisse chez elle.
Colin: Not tonight. Ok? I'm too tired. Won't do anything good.
Amélie, qui cache sa déception sous son sourire le plus enjôleur: Ok then...
Amélie rentre chez elle. I. est déjà couchée. Il est tard. Amélie fait de même. Elle vient à peine de poser sa tête sur l'oreiller que son cellulaire sonne. Un message texte.
Night, night baby
Encore une fois, Amélie s'endort en souriant et en rêvant de verts highlands et de virils highlanders. Sauf que...
Amélie tait la petite voix dans sa tête qui lui dit que ça va mal finir cette histoire-là. Encore.
Amélie et Colin marchent dans les rues sans trottoirs de Tana. Il fait noir dans cette ville sans lampadaires. Par chance que des voitures passent à l'occasion. Ils ont passé la soirée ensemble. Au Kudéta. Encore. Pas beaucoup de bars à Tana.
Ils ont encore passé la soirée à parler. Plus intensément cette fois. I. a encore contribué au bonheur d'Amélie en «entertainant» Rudy. Amélie et Colin ont parlé de relations de couple, d'amour heureux, d'amours déçues. À trois pouces l'un de l'autre sans arrêt. Après deux heures et 4-5 mojitos, Colin se lève pour aller à la toilette. Mais il se retourne. Et se penche vers Amélie. Et l'embrasse. Tendrement. Les lèvres bien appuyées sur les siennes. Leur premier baiser.
Il repart vers les toilettes tout au fond en laissant glisser sa main sur le bras d'Amélie. Frisson. Amélie regarde I. Elle se lève et s'en va elle aussi aux toilettes. Le destin est du côté d'Amélie ce soir-là. Au moment où elle traverse les portes «saloon», Colin ressort de la toilette des hommes. Un scénariste n'aurait pas mieux prévu les choses. Amélie lui prend la tête, l'accote doucement sur le mur et l'embrasse. Il reprend vite le dessus, la plaque à son tour. L'embrasse goulument à son tour.
Colin: You're dangerous.
Amélie: No, I am not.
Colin, avec ses petits yeux tristes d'Écossais: Yes, you are.
Et il continue à l'embrasser. Longtemps. Ses grandes mains sur sa taille. Sur ses hanches. Sur ses seins.
De retour dans le bar, ce ne sera qu'échange de langues et de salive entre les cigarettes et les mojitos. I. décide de partir. Rudy aussi. Il ne reste qu'eux deux. C'est lundi soir, le bar est vide. Amélie est saoule. Colin aussi. Il y a trop d'alcool à Madagascar.
Colin et Amélie marchent dans les rues sans trottoirs de Tana. Il fait noir dans cette ville sans lampadaires. Par chance que des voitures passent à l'occasion. Ils ont passé la soirée ensemble. Colin la laisse chez elle.
Colin: Not tonight. Ok? I'm too tired. Won't do anything good.
Amélie, qui cache sa déception sous son sourire le plus enjôleur: Ok then...
Amélie rentre chez elle. I. est déjà couchée. Il est tard. Amélie fait de même. Elle vient à peine de poser sa tête sur l'oreiller que son cellulaire sonne. Un message texte.
Night, night baby
Encore une fois, Amélie s'endort en souriant et en rêvant de verts highlands et de virils highlanders. Sauf que...
Amélie tait la petite voix dans sa tête qui lui dit que ça va mal finir cette histoire-là. Encore.
mercredi 11 février 2009
Saison 2008 - Épisode 3 Celui où les Pays-Bas battent la France... deuxième partie
Intérieur, de soir
Colin revient près d'Amélie. Son ami l'a suivi. Rudy, un mec de père hollandais et de mère thaïlandaise qui vit en Afrique du Sud. Amélie se dit que l'on rencontre de tout à Madagascar. La conversation est agréable. Rudy a rapidement compris que ça se passait entre Amélie et Colin. I. est assez polie pour lui faire la conversation.
C: What are you doing in Tana?
A: Working.
C: For a NGO?
A: No, I'm here with a group. I'm editing school textbook.
C: Wow! In malagasy?
A: Yes and no. Most of my work is in french, but I do supervise the writing of a book in malagasy.
C: So you speak it?
A: I wish! No, I have the vocabulary of a 18 months-old child. And I can't really produce a full sentence.
C: Still better than me...I can't even get two beers by myself. I need help from a nice and beautiful french-canadian girl.
A: Québécoise...
C: You're cute when you do that, you know.
Amélie sourit et sort son paquet de gomme de son sac à main.
A: Tu veux une gomme?
C: Did you just offer me a gum?
A: Yes! You see? You can understand french!
C en mettant la gomme dans sa poche: Thanks for the gum. I'll finish my cig first.
Moment de silence. Les partisans français sont atterrés. Les partisans hollandais jubilent. Le match est terminé. Les uns noient leur peine dans l'alcool tandis que les autres fêtent dans l'alcool. À Madagascar, il y a beaucoup d'alcool...
C en glissant tout doucement sa main sur les cheveux d'Amélie: I like your hair.
A: Thanks.
C: You wanna go some place else?
A: Dunno...the week has been long and I'm kinda tired...plus I've got work to do tomorrow morning.
C: So you too work on Saturday?
A: Who isn't here?
C: Yeah, you're right. I even work on Sundays. Fucking Madagascar contract...Screw it, let's go to Mojo. Wanna come to Mojo with me?
A: Yes.
C: Great! Rudy, buddy, call the driver I'm going to Mojo with Amewlie.
A: I., tu viens?
I.: Oh non! Je vous laisse tous les deux, j'attends un appel de mon chum dans une heure de toute façon.
C: What are you two saying?
I.: Nothing, have fun at Mojo!
Amélie et Colin partent dans le gros SUV noir. Elle discute un peu en malagasy avec le chauffeur. Dis tous les mots qu'elle connaît et le fait rigoler. Colin, qui s'est assis à l'avant, la regarde dans le rétroviseur en souriant. Ils arrivent au Mojo, pratiquement vide. Tout le monde est au Kudéta ce soir-là. Ils s'installent au bar. Amélie laisse Colin commander deux bières. Il le fait en anglais. Le serveur du Mojo comprend l'anglais, lui.
Amélie et Colin discutent. Durant des heures. De leur vraie vie, de leur emploi, de leurs amis, de la vie en général. Amélie le fait répéter à l'occasion. C'est que l'accent écossais n'est toujours facile à comprendre. La conversation, elle, est facile, naturelle, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.
Trois heures plus tard, Rudy apparaît dans le bar. Il discute seul à seul avec Colin et reviennent vers elle peu après. Rudy parle en français à Amélie.
R: Je suis désolé, mais on doit partir. On a une réunion demain matin à 8h...
C: I don't know what he's saying, but man, if you're talking to her about the meeting, you're a bloody douchebag!
A: No, that's ok, I need to go to sleep too. I'll find a taxi.
C: No, no! No taxi for you sweet lady. We'll drop you off. Just explain the way to the driver.
A: Ok then.
Rudy s'assied devant. Colin et Amélie, derrière. Arrivés à l'appartement d'Amélie, Colin se rapproche, lui prend la main et l'effleure du bout des doigts. Amélie se demande pourquoi il se retient. Peut-être à cause de Rudy et du chauffeur.
C: That was such a lovely evening. I'm really glad I've met you. Can I call you tomorrow, after the bloody meeting?
A: Sure, good night guys!
Amélie sort de la voiture. Étrange sensation. Elle monte l'escalier qui mène à son appartement. I. est couchée, il est 4h30 du matin. Amélie fait de même. Elle a à peine posé la tête sur l'oreiller que son cellulaire sonne. Un message texte.
Thx for the gum. Call you 2morrow
Amélie s'endort en souriant...
Colin revient près d'Amélie. Son ami l'a suivi. Rudy, un mec de père hollandais et de mère thaïlandaise qui vit en Afrique du Sud. Amélie se dit que l'on rencontre de tout à Madagascar. La conversation est agréable. Rudy a rapidement compris que ça se passait entre Amélie et Colin. I. est assez polie pour lui faire la conversation.
C: What are you doing in Tana?
A: Working.
C: For a NGO?
A: No, I'm here with a group. I'm editing school textbook.
C: Wow! In malagasy?
A: Yes and no. Most of my work is in french, but I do supervise the writing of a book in malagasy.
C: So you speak it?
A: I wish! No, I have the vocabulary of a 18 months-old child. And I can't really produce a full sentence.
C: Still better than me...I can't even get two beers by myself. I need help from a nice and beautiful french-canadian girl.
A: Québécoise...
C: You're cute when you do that, you know.
Amélie sourit et sort son paquet de gomme de son sac à main.
A: Tu veux une gomme?
C: Did you just offer me a gum?
A: Yes! You see? You can understand french!
C en mettant la gomme dans sa poche: Thanks for the gum. I'll finish my cig first.
Moment de silence. Les partisans français sont atterrés. Les partisans hollandais jubilent. Le match est terminé. Les uns noient leur peine dans l'alcool tandis que les autres fêtent dans l'alcool. À Madagascar, il y a beaucoup d'alcool...
C en glissant tout doucement sa main sur les cheveux d'Amélie: I like your hair.
A: Thanks.
C: You wanna go some place else?
A: Dunno...the week has been long and I'm kinda tired...plus I've got work to do tomorrow morning.
C: So you too work on Saturday?
A: Who isn't here?
C: Yeah, you're right. I even work on Sundays. Fucking Madagascar contract...Screw it, let's go to Mojo. Wanna come to Mojo with me?
A: Yes.
C: Great! Rudy, buddy, call the driver I'm going to Mojo with Amewlie.
A: I., tu viens?
I.: Oh non! Je vous laisse tous les deux, j'attends un appel de mon chum dans une heure de toute façon.
C: What are you two saying?
I.: Nothing, have fun at Mojo!
Amélie et Colin partent dans le gros SUV noir. Elle discute un peu en malagasy avec le chauffeur. Dis tous les mots qu'elle connaît et le fait rigoler. Colin, qui s'est assis à l'avant, la regarde dans le rétroviseur en souriant. Ils arrivent au Mojo, pratiquement vide. Tout le monde est au Kudéta ce soir-là. Ils s'installent au bar. Amélie laisse Colin commander deux bières. Il le fait en anglais. Le serveur du Mojo comprend l'anglais, lui.
Amélie et Colin discutent. Durant des heures. De leur vraie vie, de leur emploi, de leurs amis, de la vie en général. Amélie le fait répéter à l'occasion. C'est que l'accent écossais n'est toujours facile à comprendre. La conversation, elle, est facile, naturelle, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.
Trois heures plus tard, Rudy apparaît dans le bar. Il discute seul à seul avec Colin et reviennent vers elle peu après. Rudy parle en français à Amélie.
R: Je suis désolé, mais on doit partir. On a une réunion demain matin à 8h...
C: I don't know what he's saying, but man, if you're talking to her about the meeting, you're a bloody douchebag!
A: No, that's ok, I need to go to sleep too. I'll find a taxi.
C: No, no! No taxi for you sweet lady. We'll drop you off. Just explain the way to the driver.
A: Ok then.
Rudy s'assied devant. Colin et Amélie, derrière. Arrivés à l'appartement d'Amélie, Colin se rapproche, lui prend la main et l'effleure du bout des doigts. Amélie se demande pourquoi il se retient. Peut-être à cause de Rudy et du chauffeur.
C: That was such a lovely evening. I'm really glad I've met you. Can I call you tomorrow, after the bloody meeting?
A: Sure, good night guys!
Amélie sort de la voiture. Étrange sensation. Elle monte l'escalier qui mène à son appartement. I. est couchée, il est 4h30 du matin. Amélie fait de même. Elle a à peine posé la tête sur l'oreiller que son cellulaire sonne. Un message texte.
Thx for the gum. Call you 2morrow
Amélie s'endort en souriant...
Saison 2008 - Épisode 3 Celui où les Pays-Bas battent la France... première partie
Intérieur, de soir
Amélie est au Kudéta, le bar lounge de Tana. Elle n'est pas seule. Il y a au moins 300 personnes autour d'elle. En fait, tout ce que Tana compte d'expats ou à peu près est présent. Ce soir, c'est la partie entre la France et les Pays-Bas. Les Français sont en majorité, plusieurs habillés de bleu. Les Hollandais ne sont pas en reste, des chandails orange sont visibles ici et là. Amélie et I. sont arrivées tôt, question d'avoir une place au bar, en face de l'un des écrans géants. Les mojitos sont bons et pas chers, les conversations vont bon train. Le match commence, les gens continuent à entrer.
Amélie n'est pas fan de soccer. Mais bon, ce genre d'ambiance est agréable. Encore plus agréable quand le ratio homme/femme est de 30 pour une. L'attention d'Amélie est attirée par le mec qui vient de se glisser entre elle et l'homme assis à côté d'elle au bar. Avec un accent à couper au couteau, il tente de commander deux bières:
L'inconnu: Dou biewrs grand prewssion.
Jean-Marc (le serveur): Pardon?
L'inconnu: Dou biewrs grand prewssion.
Jean-Marc qui regarde Amélie avec un air désemparé: Pardon?
L'inconnu soupire et se tourne vers le fond de la salle. Un autre homme le regarde en souriant. L'inconnu 2 se fout clairement de la gueule de l'inconnu 1. Amélie est touchée et décide d'intervenir.
Amélie: Are you trying to get two beers?
Inconnu, un peu gêné: Yeah...
Amélie: You want the big THB? Draft one?
L'inconnu sourit. Jean-Marc s'exécute enfin, soulagé.
Inconnu: Thanks. I had the sentence right, right? Why can't he get me?
Amélie: No offense, but no, the sentence wasn't right. It was really cute, but wasn't right.
Inconnu: I'm Colin and I'm reaaaaaaaally please to meet you.
Amélie: Hi Colin. Amélie. Please to meet you too.
Colin: Wow, Amewlie, you're pronuncing my name the right way. That is rare. (Amélie sourit) But I'm not pronuncing yours the right way, hein?
Amélie: No you're not.
Colin: Damn you french voyels! Sorry, you're french?
Amélie: No, I'm not. I'm from Québec.
Colin: Ohhhhh, so you're a french-canadian girl.
Amélie: No, I'm not. I'm a Québécoise. Not the same thing.
Colin: Sounds like the same thing to me. No, no, I'm kidding. When's your next referendum?
Amélie: Hope it will be while I'm alive!
Colin rit. Un magnifique rire cristallin.
Amélie: Where you from?
Colin: I'm a proud Scotland boy!
Amélie: Ahhhhh, so you understand my point of vue!
Colin: Pretty much! What you drinking? Mojitos?
Amélie: Yep!
Colin à l'aide de quelques mouvements de mains fait comprendre à Jean-Marc de servir un autre mojito à Amélie.
Colin: Don't go anywhere, I'll take the beer to my friend and I'll come back. Save me the spot.
Amélie: All right!
I. qui suivait la conversation du coin de l'oeil: Hummm...un Écossais!
Amélie: Hum, hum...
Et les Pays-Bas marquèrent un but et à compter de ce moment, menaient sur la France...mais la soirée ne faisait que commencer...
Amélie est au Kudéta, le bar lounge de Tana. Elle n'est pas seule. Il y a au moins 300 personnes autour d'elle. En fait, tout ce que Tana compte d'expats ou à peu près est présent. Ce soir, c'est la partie entre la France et les Pays-Bas. Les Français sont en majorité, plusieurs habillés de bleu. Les Hollandais ne sont pas en reste, des chandails orange sont visibles ici et là. Amélie et I. sont arrivées tôt, question d'avoir une place au bar, en face de l'un des écrans géants. Les mojitos sont bons et pas chers, les conversations vont bon train. Le match commence, les gens continuent à entrer.
Amélie n'est pas fan de soccer. Mais bon, ce genre d'ambiance est agréable. Encore plus agréable quand le ratio homme/femme est de 30 pour une. L'attention d'Amélie est attirée par le mec qui vient de se glisser entre elle et l'homme assis à côté d'elle au bar. Avec un accent à couper au couteau, il tente de commander deux bières:
L'inconnu: Dou biewrs grand prewssion.
Jean-Marc (le serveur): Pardon?
L'inconnu: Dou biewrs grand prewssion.
Jean-Marc qui regarde Amélie avec un air désemparé: Pardon?
L'inconnu soupire et se tourne vers le fond de la salle. Un autre homme le regarde en souriant. L'inconnu 2 se fout clairement de la gueule de l'inconnu 1. Amélie est touchée et décide d'intervenir.
Amélie: Are you trying to get two beers?
Inconnu, un peu gêné: Yeah...
Amélie: You want the big THB? Draft one?
L'inconnu sourit. Jean-Marc s'exécute enfin, soulagé.
Inconnu: Thanks. I had the sentence right, right? Why can't he get me?
Amélie: No offense, but no, the sentence wasn't right. It was really cute, but wasn't right.
Inconnu: I'm Colin and I'm reaaaaaaaally please to meet you.
Amélie: Hi Colin. Amélie. Please to meet you too.
Colin: Wow, Amewlie, you're pronuncing my name the right way. That is rare. (Amélie sourit) But I'm not pronuncing yours the right way, hein?
Amélie: No you're not.
Colin: Damn you french voyels! Sorry, you're french?
Amélie: No, I'm not. I'm from Québec.
Colin: Ohhhhh, so you're a french-canadian girl.
Amélie: No, I'm not. I'm a Québécoise. Not the same thing.
Colin: Sounds like the same thing to me. No, no, I'm kidding. When's your next referendum?
Amélie: Hope it will be while I'm alive!
Colin rit. Un magnifique rire cristallin.
Amélie: Where you from?
Colin: I'm a proud Scotland boy!
Amélie: Ahhhhh, so you understand my point of vue!
Colin: Pretty much! What you drinking? Mojitos?
Amélie: Yep!
Colin à l'aide de quelques mouvements de mains fait comprendre à Jean-Marc de servir un autre mojito à Amélie.
Colin: Don't go anywhere, I'll take the beer to my friend and I'll come back. Save me the spot.
Amélie: All right!
I. qui suivait la conversation du coin de l'oeil: Hummm...un Écossais!
Amélie: Hum, hum...
Et les Pays-Bas marquèrent un but et à compter de ce moment, menaient sur la France...mais la soirée ne faisait que commencer...
samedi 7 février 2009
Dans l'épisode d'aujourd'hui...
Intérieur, le matin
Amélie est assise dans son lit et regarde droit devant elle.
Elle a oublié de se démaquiller hier soir. Ses cils sont collés entre eux.
Elle trouve qu'elle se lève un peu trop tôt pour un samedi matin, mais bon, elle va avoir le temps de se faire deux ou trois bons expressos avant d'aller chercher sa grand-mère.
Amélie se demande où est le musicien. Est-il toujours en Belgique? Est-il rendu en Norvège. Est-il rentré à New York? L'idée de l'appeler lui traverse l'esprit. Non, pas aujourd'hui. Trop compliqué. Trop de non-dits possibles à travers ce geste. Peut-être la semaine prochaine. Mais surtout pas aujourd'hui.
Elle regarde le livre à côté d'elle sur les draps. Comme d'habitude, elle s'est endormie avec son livre et ses lunettes. «Femmes qui courent avec les loups: histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage» de Clarissa Pikola Estés. C'est sa nouvelle lecture depuis hier. C'est un cadeau de Noël au sujet duquel on lui a dit que ça changerait sa vie. Amélie se donne l'année pour le lire, le comprendre, le digérer. Lentement, à petites doses.
Elle se lève enfin.
Aujourd'hui, c'est la fête d'Amélie. Et c'est la première journée de sa dernière année dans la vingtaine.
Amélie est assise dans son lit et regarde droit devant elle.
Elle a oublié de se démaquiller hier soir. Ses cils sont collés entre eux.
Elle trouve qu'elle se lève un peu trop tôt pour un samedi matin, mais bon, elle va avoir le temps de se faire deux ou trois bons expressos avant d'aller chercher sa grand-mère.
Amélie se demande où est le musicien. Est-il toujours en Belgique? Est-il rendu en Norvège. Est-il rentré à New York? L'idée de l'appeler lui traverse l'esprit. Non, pas aujourd'hui. Trop compliqué. Trop de non-dits possibles à travers ce geste. Peut-être la semaine prochaine. Mais surtout pas aujourd'hui.
Elle regarde le livre à côté d'elle sur les draps. Comme d'habitude, elle s'est endormie avec son livre et ses lunettes. «Femmes qui courent avec les loups: histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage» de Clarissa Pikola Estés. C'est sa nouvelle lecture depuis hier. C'est un cadeau de Noël au sujet duquel on lui a dit que ça changerait sa vie. Amélie se donne l'année pour le lire, le comprendre, le digérer. Lentement, à petites doses.
Elle se lève enfin.
Aujourd'hui, c'est la fête d'Amélie. Et c'est la première journée de sa dernière année dans la vingtaine.
Dans l'épisode d'hier...
Intérieur, de soir
Amélie passe la soirée seule avec sa meilleure amie. Ça fait longtemps. Trop longtemps que ce n'était pas arrivé. Les bébés, qui ont une vingtaine de jours, sont avec leur père. Amélie et G boivent du vin. Une bouteille. Tant pis pour le lait. Ces retrouvailles font du bien à Amélie. Rien de grandiose. Mais après de nombreux mois de contraintes pour cause d'éloignement et de grossesse, c'était à la fois agréable et rassurant.
Amélie passe la soirée seule avec sa meilleure amie. Ça fait longtemps. Trop longtemps que ce n'était pas arrivé. Les bébés, qui ont une vingtaine de jours, sont avec leur père. Amélie et G boivent du vin. Une bouteille. Tant pis pour le lait. Ces retrouvailles font du bien à Amélie. Rien de grandiose. Mais après de nombreux mois de contraintes pour cause d'éloignement et de grossesse, c'était à la fois agréable et rassurant.
jeudi 5 février 2009
Question existentielle No.5
Pourquoi le litre d'essence est-il 0,10$ de moins à St-Jérôme qu'à Montréal? Y a-t-il un puits pétrolifère dont j'ignorais l'existence dans les Basses-Laurentides?
mercredi 4 février 2009
Saison 2006 - Épisode 1 Celui où Amélie prend une décision
Intérieur, de soir, début du mois de septembre
Amélie est assise autour de la grande table devant la fenêtre de la quincaillerie (le bar, pas le Rona). Elle est entourée d'amis et de collègues de travail. Ils ont mangé chez Panos. Ont bu tout plein de bouteilles de vin. Là, dans le bar sombre, ils augmentent leur taux d'alcoolémie à coup de Boréale blonde, de gin tonic et de rhum and coke. Ça discute allègrement. De tout et de rien. De l'école qui vient de recommencer, des nouveaux élèves aussi bébés gâtés que les précédents, de l'été qui se termine, des voyages qui ont été faits, des relations amoureuses toujours trop compliquées.
Amélie a la mine basse. Ces rencontres sociales sont de plus en plus difficiles. Rarement en sort-elle sans se mettre à pleurer dans les toilettes ou dans sa voiture sur le chemin du retour. Sa vie lui pèse lourd. Tous ont l'air heureux. Et elle, elle est malheureuse. Un malheur sans nom, fuyant mais permanent. Amélie sent qu'elle n'appartient pas. Qu'un mur se dresse entre elle et les autres. Elle s'en ouvre un peu, à l'occasion. Rarement. Ce soir-là, elle essaye de trouver des mots pour l'expliquer ce mal être.
Amélie: On dirait que la vie est liguée contre moi. Pourtant, je suis une fille intelligente. Je suis sympathique. Pourquoi y'a jamais rien qui marche?
G: Mais non, c'est pas vrai qu'y'a rien qui marche jamais. La preuve: on est devenues amies!
A: Je sais bien...
C: Tu ne penses pas que tu vois les choses pires qu'elle le sont vraiment?
A: Non.
C: *gros soupir*
P: C'est vrai que tu as eu ton lot de malheurs. Pis que la vie a pas toujours été facile pour toi. Mais en même temps, il y a plein de belles choses autour de toi.
A: Je sais pas...
G: Nous, on est là!
C: Bon, le travail, c'est pas parfait, mais t'aime ça quand même?
A: Oui, oui. J'aime ça enseigner. Encore plus depuis que P et moi on travaille vraiment ensemble. On est une super équipe.
P: Bon, tu vois!
A: Oui, mais.... ça va pas. Je vois pas le bout. Tout me fait chier dans le fond. Et ça me fait encore plus chier d'être célibataire.
G: Tu vas trouver, Amélie. C'est juste que le bon, celui qui te mérite vraiment, il a pas croisé ton chemin.
A: Humf!
M (qui s'immisce dans la conversation): On joue à un jeu. On se pose des questions! C'est moi qui commence! Amélie: préfèrerais-tu mourir écrasée par un yéti ou d'une allergie subite aux kiwis?
A: T'es con M!
M: Non, non, c'est une vraie question!
P: Amélie, tu ne penses pas qu'il serait temps que tu consultes? Je pense que ça te ferait du bien.
Amélie trouva ce commentaire dur. Elle pleura un peu dans la voiture sur le chemin du retour. Sauf que...
Le lendemain matin, sur le site de l'ordre des psychologues du Québec, elle se trouvait un gentil psy, Hugues. Toute une aventure allait commencer, mais ça, elle ne le savait pas encore.
Amélie est assise autour de la grande table devant la fenêtre de la quincaillerie (le bar, pas le Rona). Elle est entourée d'amis et de collègues de travail. Ils ont mangé chez Panos. Ont bu tout plein de bouteilles de vin. Là, dans le bar sombre, ils augmentent leur taux d'alcoolémie à coup de Boréale blonde, de gin tonic et de rhum and coke. Ça discute allègrement. De tout et de rien. De l'école qui vient de recommencer, des nouveaux élèves aussi bébés gâtés que les précédents, de l'été qui se termine, des voyages qui ont été faits, des relations amoureuses toujours trop compliquées.
Amélie a la mine basse. Ces rencontres sociales sont de plus en plus difficiles. Rarement en sort-elle sans se mettre à pleurer dans les toilettes ou dans sa voiture sur le chemin du retour. Sa vie lui pèse lourd. Tous ont l'air heureux. Et elle, elle est malheureuse. Un malheur sans nom, fuyant mais permanent. Amélie sent qu'elle n'appartient pas. Qu'un mur se dresse entre elle et les autres. Elle s'en ouvre un peu, à l'occasion. Rarement. Ce soir-là, elle essaye de trouver des mots pour l'expliquer ce mal être.
Amélie: On dirait que la vie est liguée contre moi. Pourtant, je suis une fille intelligente. Je suis sympathique. Pourquoi y'a jamais rien qui marche?
G: Mais non, c'est pas vrai qu'y'a rien qui marche jamais. La preuve: on est devenues amies!
A: Je sais bien...
C: Tu ne penses pas que tu vois les choses pires qu'elle le sont vraiment?
A: Non.
C: *gros soupir*
P: C'est vrai que tu as eu ton lot de malheurs. Pis que la vie a pas toujours été facile pour toi. Mais en même temps, il y a plein de belles choses autour de toi.
A: Je sais pas...
G: Nous, on est là!
C: Bon, le travail, c'est pas parfait, mais t'aime ça quand même?
A: Oui, oui. J'aime ça enseigner. Encore plus depuis que P et moi on travaille vraiment ensemble. On est une super équipe.
P: Bon, tu vois!
A: Oui, mais.... ça va pas. Je vois pas le bout. Tout me fait chier dans le fond. Et ça me fait encore plus chier d'être célibataire.
G: Tu vas trouver, Amélie. C'est juste que le bon, celui qui te mérite vraiment, il a pas croisé ton chemin.
A: Humf!
M (qui s'immisce dans la conversation): On joue à un jeu. On se pose des questions! C'est moi qui commence! Amélie: préfèrerais-tu mourir écrasée par un yéti ou d'une allergie subite aux kiwis?
A: T'es con M!
M: Non, non, c'est une vraie question!
P: Amélie, tu ne penses pas qu'il serait temps que tu consultes? Je pense que ça te ferait du bien.
Amélie trouva ce commentaire dur. Elle pleura un peu dans la voiture sur le chemin du retour. Sauf que...
Le lendemain matin, sur le site de l'ordre des psychologues du Québec, elle se trouvait un gentil psy, Hugues. Toute une aventure allait commencer, mais ça, elle ne le savait pas encore.
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